En Côte d'Ivoire, l'association Chryzalid soutient les jeunes en conflit avec la loi.
En Côte d’Ivoire, la délinquance juvénile est fréquente et les jeunes en conflit avec la loi ne sortent que très rarement de leur situation du fait du peu de mesures favorisant leur réinsertion. Au-delà du manque de prévention et d’alternatives à l’emprisonnement, ces mineur·e·s sont bien souvent libéré·e·s sans suivi et sans structures de formations professionnelles adaptées. De plus, les ruptures familiales souvent induites par ces situations augmentent encore la probabilité d’un retour à la délinquance.
Pour répondre à cette problématique, l’association Chryzalid et son partenaire local, la Fraternité des Prisons de Côte d’Ivoire ont mis en place le centre de réhabilitation Onésime, un projet co-financé par le Fond Igive2help d’Interaction. Les responsables du projet ont souligné comme expérience d’apprentissage importante le fait que les jeunes en conflit avec la loi apprennent très vite et sont motivé·e·s quand ils et elles sont valorisé·es, écouté·es et respecté·es. Cela implique que le personnel du centre ait non seulement les capacités (savoir-faire), mais aussi le savoir-être nécessaires pour encadrer aux mieux les jeunes. Beaucoup de jeunes pensionnaires voient une amélioration significative dans leur vie grâce au projet, notamment Ismael, qui témoigne :
«Avant mon admission au centre Onésime, je vivais avec ma mère à Ferké où j’ai eu à voler un mouton qui m’a conduit en prison. En plus du vol, je fumais la cigarette et consommais de la drogue. Après ma libération, j’étais stigmatisé dans le quartier et tout le monde s’inquiétait de mon retour et cela m’affecta psychologiquement. C’est pendant ces moments de questionnement, que les agents du tribunal m’ont proposé d’intégrer le centre Onésime. Après une année de formation au centre Onésime, je suis retourné en famille pour le rapprochement familial et la consolidation des liens parentaux. Au vu de mon abnégation et des résultats obtenus au cours du stage pratique en pisciculture dans la ville de Toumodi, j’ai été rappelé par le promoteur. Aujourd’hui, je travaille donc dans une ferme piscicole où je perçois mensuellement un salaire. De ce fait, je suis en parfaite harmonie avec ma famille. Par exemple, les fêtes passées, j’ai envoyé de l’argent à ma mère afin d’offrir des cadeaux à mes frères. Le centre m’a transformé et a changé ma vie. Grâce au centre, j’ai aussi arrêté de voler, de fumer la drogue, la cigarette.»
Cet article a été publié dans le rapport annuel 2023 d’Interaction.