Communiqué de presse Conférence StopPauvreté: Combler l’écart entre savoir et action

Présentation des résultats de l'étude Justice et Durabilité à la Conférence StopPauvreté à Bienne.

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8 avril 2024
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La foi fait-elle une différence ? Oui, les chrétiennes et les chrétiens qui peuvent établir un lien entre la théologie, la spiritualité et la justice ainsi que la durabilité ont un comportement plus durable. C’est le résultat d’une étude scientifique sur la justice sociale et la durabilité écologique menée pour la première fois auprès d’un groupe cible sociologique de personnes religieuses et très religieuses. L’étude a fait l’objet d’une discussion ouverte lors de la conférence organisée à Bienne à l’occasion du 20ème anniversaire de la campagne de sensibilisation « StopPauvreté », à laquelle ont participé plus de 300 personnes.

Bienne, le 8 avril 2024 (mb/db/sk) – Matthieu Dobler Paganoni, responsable principal de l’organisation de la conférence StopPauvreté, s’est montré positivement surpris par les résultats de l’étude : « Je ne m’attendais pas à une approbation aussi élevée, d’une part au fait que la foi motive à s’engager pour la justice et la durabilité, et d’autre part que l’Église doit s’engager dans ce domaine. Dans le travail de sensibilisation de StopPauvreté auprès des Églises, nous constatons que le thème est parfois assez difficile à aborder dans la pratique ».

Le président du Conseil national Eric Nussbaumer a également attiré l’attention sur ce « Knowledge-Action-Gap » dans son discours d’ouverture. Cet écart se produit lorsque les connaissances, les valeurs ou les attitudes d’une personne ne correspondent pas à ses actions. « L’étude montre que beaucoup accordent une grande importance à la justice sociale. Leur foi les encourage à s’engager pour la justice sociale. Pourtant, une majorité admet ne pas toujours se comporter en conséquence dans leur quotidien. Cette dichotomie se manifeste également sur le thème de la durabilité ». En tant que parlementaire, E. Nussbaumer a souligné que le fossé entre les connaissances et l’action pouvait être partiellement comblé par des dispositions légales et des incitations financières. Mais peu de choses ont été faites jusqu’à présent : « Nos habitudes de consommation jouent ici un rôle. Il faut de l’énergie et de la volonté pour faire quelque chose à ce sujet ». Le « Knowledge-Action-Gap » lui donne toutefois de l’espoir, a déclaré Nussbaumer : « Un écart qui est reconnue peut aussi être comblé. Ce n’est pas la bonne volonté qui manque, comme l’a montré l’enquête. J’espère que l’étude aidera à combler cet écart existant entre le savoir et l’action ».

Inquiétudes modérées concernant le changement climatique

La foi chrétienne est un facteur de motivation pour l’engagement en faveur de la justice sociale. Les deux questions « La foi chrétienne t’encourage-t-elle à t’engager pour la justice sociale ? » et « L’Eglise doit-elle s’engager pour la durabilité ? » ont recueilli 90% ou plus de réponses positives. Le changement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes et la question de l’avenir préoccupent également les églises. En ce qui concerne les 17 objectifs de développement durable de l’ONU (ODD), environ la moitié des personnes intérogées les connaissent. Un tiers en a non seulement entendu parler, mais pourrait aussi les expliquer à d’autres. Selon Tobias Faix, directeur de l’étude Justice et Durabilité et professeur de théologie pratique, ce chiffre est très élevé. « Il est bien supérieur à la valeur de comparaison de la population suisse ».

Les chrétiennes et chrétiens sont-ils préoccupés par le changement climatique ? Oui et non, les inquiétudes sont modérées. Tobias Faix explique à ce sujet : « Soit la foi atténue les inquiétudes, soit il y a plutôt peu d’intérêt pour la problématique, raison pour laquelle on s’en préoccupe moins. Il est surprenant de constater qu’il n’y a pas de lien significatif avec l’âge. Les jeunes chrétien-nes et ne sont pas plus préoccupé-es par le changement climatique ». Il est frappant de constater que les comportements individuels comme le recyclage, les économies d’énergie ou la consommation sont plus importants que l’engagement social.

Comment continuer après 20 ans ?

Lors de la conférence StopPauvreté, les résultats de l’étude ont été présentés et leur importance pour l’Eglise a été discutée. Mais ce n’est qu’un début : la discussion se poursuit et les conclusions sont intégrées dans le travail de sensibilisation de StopPauvreté. Salomé Richir-Haldemann, coordinatrice de la campagne en Suisse romande, a expliqué les raisons d’une étude aussi complète : « Nous voulions tout d’abord savoir comment les chrétiennes et les chrétiens se positionnent par rapport aux thèmes auxquels nous sensibilisons depuis 20 ans ». Ensuite, les résultats doivent aussi être un encouragement à persévérer pour un avenir juste et durable. Pour cela, StopPauvreté propose différentes ressources et activités pour les paroisses comme le cours « Just People », « EcoEglise » ou « Un dimanche pour son prochain ». Enfin, les données serviront aussi à défendre des points de vue politiques, par exemple pour la coopération au développement.

Etude Justice et Durabilité « La foi fait-elle une différence ? »

Sur mandat d’Interaction/StopPauvreté, l’institut de recherche empirica de la CVJM Hochschule Kassel a réalisé l’étude Justice et Durabilité. Plus de 2’500 personnes y ont participé en Suisse et en Allemagne (1574 Allemagne, 782 Suisse alémanique, 205 Suisse romande). La proportion d’hommes et de femmes est équilibrée et l’âge moyen est de 49 ans. L’équipe de recherche a investi plus de trois ans dans l’étude et en a présenté les résultats sur 225 pages. Elle montre quelles sont les appréciations des chrétien-nes vis-à-vis de la justice sociale et de la durabilité écologique et et leur comportement à cet égard. Il s’agit d’un échantillon aléatoire de personnes motivées par la religion (enquête par groupe cible). Sociologiquement, il s’agit de personnes religieuses et très religieuses (environ 20% de la population), chez qui la foi joue un rôle au quotidien. Pour la classification sociologique de l’échantillon en milieux sociaux, les chercheuses et chercheurs ont collaboré avec l’institut Sinus.

De plus amples informations et des documents permettant de se tenir au courant des développements ultérieurs concernant l’étude sont disponibles sur le site web de l’étude ge-na-studie.net.

N’hésitez pas à nous contacter pour tout renseignement complémentaire :

Matthieu Dobler Paganoni, directeur d’Interaction & responsable principal de la conférence StopPauvreté, tél. 076 580 21 41, matthieu.dobler@interaction-schweiz.ch

Salomé Richir-Haldemann, coordinatrice StopPauvreté, tél. 078 313 40 33, salome.richirhaldemann@stoppauvrete.ch

Stéphane Klopfenstein, directeur adjoint du Réseau évangélique suisse, tél. 076 583 70 33, s.klopfenstein@evangelique.ch

La campagne StopPauvreté, gérée par l’association faîtière Interaction, appelle les personnes en Suisse à s’engager pour un monde plus juste et plus miséricordieux. Pour ce faire, elle s’oriente vers les objectifs de développement durable de l’ONU, appelés Agenda 2030. StopPauvreté est une campagne du Réseau évangélique suisse (RES) agissant par l’association faîtière « Interaction » qui est membre de la fédération internationale Micah Global.

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